Cercle Généalogique de Conflans-Sainte-Honorine et de la Batellerie

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P comme... Prieuré

P comme... Prieuré

700 ans au service de Sainte Honorine.

Lorsque les reliques de Sainte Honorine arrivent en 876, elles sont abritées dans la chapelle Notre-Dame, située dans le castrum, proche de l'actuelle tour Montjoie.

En l'an 911 après le traité de paix de Saint-Clair-sur-Epte, le culte de Sainte Honorine s'est développé dans la région conflanaise et des miracles surviennent. Il se peut qu'alors une collégiale de chanoines se soit mise en place pour gérer les offices et les pèlerinages.. Les reliques de la sainte resteront à Conflans malgré les demandes de retour à Graville.

S'ensuit une période peu documentée jusqu'en 1080, date d'une guerre de succession entre les Beaumont et les Montmorency pour la possession de Conflans, au cours de laquelle le castrum et l'église sont incendiés. Heureusement, les reliques seront sauvées.

Le Livre de la translation et des miracles de Sainte-Honorine, écrit au 14e siècle et conservé à la BNF, mentionne l'arrivée des moines bénédictins du Bec-Hellouin et la fondation du prieuré en 1080 par Ives le Clerc, alors chanoine et futur comte de Beaumont.

En 1086, la nouvelle église est bâtie, la translation publique des reliques dans une nouvelle châsse et la consécration de L'église a eu lieu le 20 juin 1087.

Le Prieuré de Conflans Sainte Honorine était construit sur une colline située dans le vieux Conflans. à proximité de l'ancien château. Il représentait la possession la plus orientale de l'Abbaye du Bec et donc aussi de Paris. Il existait aussi une Hôtellerie, destinée à l'accueil des pèlerins, mais aucune trace n'a été retrouvée.

Un prieur, sous les ordres de l'abbé du Bec-Hellouin, dirigeait le prieuré et une dizaine de moines. 61 prieurs se sont relayés à la tête du prieuré jusqu'à la révolution.

Les moines étaient astreints aux prières de jour comme de nuit (matines à minuit, laudes à 4h, prime à 6h, etc.), à la charité, dont l'accueil des pèlerins, et aux travaux. A cette fin ils disposaient de moulins à eau, d'une pêcherie (ils ne consomment pas de viande de quadrupèdes), de vignes et terres arables. Il semble, toujours d'après le Livre de la translation et des miracles de Sainte-Honorine, qu'ils pratiquaient l'enseignement aux enfants.

L’église Sainte-Honorine, qui menaçait de s'écrouler a été détruite en 1752. Une autre église Sainte-Honorine (plus petite et en pierre) fut reconstruite pratiquement au même endroit, les reliques de la Sainte et les gisants des Montmorency y trouvent place.

Voir le Plan terrier du Prieuré de Conflans en 1781 (A.D. Yvelines)

La vente du prieuré comme bien national en 1791 entrainera la destruction progressive de ses bâtiments, et l’église Saint-Honorine, un temps protégée par la municipalité, sera vendue en 1795, sans les reliques qui, hébergées pour les protéger chez le notaire Dufour, seront rendues à la dévotion à l'église Saint-Maclou en 1801.

L'église paroissiale Saint-Maclou, débutée selon les hypothèses entre la fin du XIe et la fin du XIIe siècle, appelée Temple de la Morale sous la révolution, située hors du prieuré, est propriété communale. Elle a d'abord recueilli les saintes reliques, puis en 1804 les gisants des Montmorency qui se trouvaient dans l'ancienne église lorsqu'a commencé sa démolition.

Ce qu'il reste du prieuré et de l"église sera racheté en 1808 par la famille Lhéritier de Chezelle, qui finira de raser l'église et rebâtira une belle demeure à partir des restes du prieuré. Ces biens seront plus tard acquis par les Gévelot, qui l'agrandiront. C'est maintenant le musée de la Batellerie

La rue de la Justice située dans le quartier de Chennevières appartenait au Prieuré. C'est à cet endroit qu'étaient pendus les voleurs et gens de mauvaise vie.

Sources: Sainte Honorine, pélerinage et prieuré de Conflans", de Patrice Dupuis, ed. Valhermeil 2000